La Somatic Experiencing (SE)

Approche thérapeutique mondialement connue, très présente en Europe (Allemagne, Suisse, Pays-Bas, Danemark, …), et aux États-Unis, reconnue comme très efficace dans la résolution de l’état de stress post traumatique (ESPT), la SE développe en France depuis une dizaine d’années. 

 

       « Le corps a ses propres règles. Il a une autonomie d’agir et d’être qui va          
         influencer notre psyché »

 

Tout individu confronté à un danger extrême (événement trop violent, trop rapide ou trop intense) qu’il n’est pas en mesure de surmonter par une réaction de fuite ou de lutte peut en rester pétrifié, figé dans une réaction d’immobilité. Une très forte charge d’énergie de survie reste alors bloquée dans son Système Nerveux.

 

Autrement dit, un traumatisme n’est pas causé par l’événement lui-même, mais surgit quand l’organisme garde une tension interne. Cette tension (physiologique) demeure prise au piège dans le Système Nerveux où elle entraîne des symptômes physiques, émotionnels et comportementaux (perte de la capacité à s’autoréguler, à s’orienter, à être dans le présent et dans le flux de la vie, avec un sentiment de crainte intense, d’impuissance, de perte de contrôle et de menace de mort).

Le trauma vient donc perturber le bon fonctionnement du Système Nerveux en le bloquant littéralement.

 

La Somatic Experiencing est un outil qui permet donc au Système Nerveux d’intégrer le trauma et, par là, de désactiver la charge émotionnelle qui s’est trouvée emprisonnée dans le corps, rendant possible un retour à une vie normale.

 

Principes

 

Les animaux dans la nature sont rarement traumatisés bien qu’ils soient menacés quotidiennement, ils ont « une immunité » naturelle contre le traumatisme. La nature a installé chez tous les animaux, y compris les humains, un Système Nerveux capable de rétablir l’équilibre. Quand cette fonction autorégulatrice est bloquée ou perturbée, des symptômes traumatiques se développent.

    Que fait la souris juste avant de se trouver coincée dans les pattes du chat ? Elle fait la morte. Que faisons-nous, humains, lorsque nous sommes confrontés à un danger qui dépasse notre capacité à y faire face ? Nous aussi, nous nous figeons. Quand le combat ou la fuite ne sont plus possibles, c’est en effet la dernière réponse instinctuelle dont disposent les mammifères. 

Mais il y a néanmoins une différence essentielle entre les animaux et les humains :  si le chat ne mange pas la souris après avoir joué avec elle, celle-ci sort du figement, court dans tous les sens et, en déchargeant la tension retenue (elle fuit et attaque « dans le vide »), reprend le cours de sa vie sans dommages. L’homme, lui, rationalise, cherche des explications, veut montrer qu’il s’en relève et que tout va bien. Et de ce fait il laisse le figement se perpétuer. C’est ce mécanisme de prolongement du figement bien au-delà de la période de danger qui crée le traumatisme. Et non l’événement en lui-même.

 

Chez la souris comme chez l’homme, l’immobilité n’est pas une lâcheté : c’est une stratégie de la dernière chance qui lui permet de rester en vie jusqu’à ce que le danger soit passé. En faisant la morte, la souris peut tromper son prédateur et profiter d’un moment d’inattention pour s’échapper. Dans le pire des cas, cet état modifié de conscience aura l’ultime avantage d’atténuer sa douleur. 

 

Chez l’homme, cette anesthésie physique et psychologique est désignée par le terme de “mécanisme de dissociation”. C’est ce qui nous permet de « supporter l’insupportable ». Mais cette façon de « couper » a des conséquences importantes sur l’organisme : c’est comme si, dans une voiture lancée à 100 km/h, pour “fuir ou combattre”, nous tirions tout à coup le frein à main. L’énergie qui n’a pu être déchargée reste alors piégée dans notre organisme et peut engendrer les innombrables symptômes somatiques, comportementaux et relationnels classiquement décrits dans le « trouble anxieux post-traumatique ». 

S’ensuit alors un cycle pathologique : les réponses de combat et de fuite, inexprimées, entraînent des sentiments de rage et de terreur. Intériorisés, ils nous terrorisent d’autant plus que nous les refoulons. Et, pour mieux les réprimer, nous développons encore plus de symptômes, qui nous figent davantage et alimentent nos peurs. C’est le cercle vicieux du traumatisme.

 

Chacun de nous a vécu au moins une expérience traumatisante au cours de sa vie. Notre naissance, de la maltraitance, des abus sexuels, un incendie, une inondation, une catastrophe naturelle, une anesthésie ou une opération chirurgicale, etc… tout ce que le corps a ressenti comme une menace à laquelle il n’a pas pu réagir par la fuite ou le combat est potentiellement traumatisant. 

 

Cependant, le postulat selon lequel le traumatisme n’est pas lié à ce qui nous est arrivé, mais est le résultat d’un processus qui n’a pas pu aller à son terme naturel, a trois conséquences positives : 

    - La première est que nous possédons dans notre corps notre propre potentiel de guérison : c’est notre capacité instinctuelle à sortir du figement. 

    - La deuxième est que nous pouvons y participer activement, avec le soutien d’un thérapeute. 

    - La troisième est que le traumatisme n’est pas une condamnation à vie puisqu’il n’est pas lié à l’événement vécu mais à la trace qu’il a laissée. Et cette trace, nous pouvons la transformer. 

L’avantage à travailler sur le figement et non sur l’événement est qu’il n’est pas nécessaire de se souvenir de ce qui a provoqué le trauma.

 

La clé : notre système nerveux

 

- Première étape : permettre à la personne traumatisée de prendre conscience des endroits de son corps qui sont encore figés, mais aussi de ceux qui sont actifs et peuvent la ressourcer. Le thérapeute l’aide à se reconnecter à ses sensations sans qu’elle soit submergée par elles, ni par la terreur qui les accompagne.


         La « Somatic Experiencing » stabilise le patient dans une sécurité, il est ancré et ressourcé avant de travailler avec n’importe quel matériel traumatique. Elle travaille principalement avec le ressenti corporel, en ayant accès aux sensations physiques, aux images et aux mouvements, avec un accent moindre mis sur les processus cognitifs et émotionnels.

 

- Vient alors l’étape de la « renégociation ». Il s’agit de permettre au corps d’achever la réponse, généralement de fuite ou de combat, qu’il aurait voulu réaliser au moment de l’événement pour faire face au danger. Par exemple, dans le cas d’un accident de voiture, ce n’est pas de suggérer au patient ce qu’il pourrait “rationnellement” faire (tourner le volant), mais d’observer ce que son corps aurait eu envie de faire. Ses bras peuvent par exemple entamer un mouvement pour lui protéger le visage, etc. Quand il laisse ces mouvements aller à leur terme, son anxiété diminue, puis disparaît. Il apprend qu’en faisant confiance à ses capacités instinctuelles plutôt qu’à ses capacités intellectuelles, il peut sortir du figement. Il ne  s’agit pas de revivre le traumatisme, mais de le « renégocier » en transformant les sensations physiques qui y sont liées.


           La « Somatic Experiencing » aide le patient à reconnaître et à étendre les ressources internes, externes et manquantes

           afin d’aider à la guérison de l’événement traumatique.

 

Avec la SE, un patient se souvient de réactions de décharge très subtiles : « D’infimes déchirements internes. Comme si mon système nerveux baissait la garde et que mon corps pouvait enfin s’ouvrir. D’ailleurs, j’ai retrouvé la sensation de pouvoir me fier à lui. » Le patient, sorti du figement, retrouve toute la gamme de réponses possibles face au danger : la fuite, le combat, mais aussi la négociation, le recours à autrui, etc.

 

- L’étape suivante consiste à s’assurer que le patient vit ces réponses pour ce qu’elles sont : un retour à la vie, dans le moment présent, et non des détonateurs de peur du passé. Loin de promettre de nous libérer de tous nos traumas, la somatic experiencing nous propose de remettre du mouvement là où nous nous sommes figés.  

 

         La « Somatic Experiencing » aide à faciliter la re-régulation du Système Nerveux en 
        rétablissant en douceur les cycles de l’interaction entre le Système Nerveux Sympathique et le Système Nerveux Parasympathique.

 

Coordonnées

Solenne FREY

Cabinet de Psychologie

131 avenue Jean Mermoz

1er étage

64140 BILLERE

 

Pour me joindre ou prendre rendez-vous, veuillez me contacter par téléphone ou SMS au :

07.61.43.97.07

Ou par mail :

solenne.frey.psychologue

@gmail.com

Heures d'ouverture

Les Lundis et Vendredis : 9h - 19h 

Les Mardis et Mercredis :  9h - 12h30

sur Rendez-vous

 

 

 

 

Version imprimable | Plan du site
© Solenne Frey Psychologue